Cet ensemble de tableaux est né de l’idée d’une variation géométrique plus rigoureuse que dans la série précédente ‘abstractions 2’ où des aplats colorés et désorientés tendaient à devenir formes florales plus que sensations abstraites dans la plupart des tableaux. Ici le caractère désorienté, sans perspective est exprimé par un système d’empreintes qui sont utilisées deux fois dans le tableau, premièrement en empâtement sur la sous-couche épaisse qui donnera de la matière et une seconde fois, plus légèrement, en surface, accompagnant la volumétrie dessinée par les aplats de peinture du premier plan.
Les surfaces d’aplats voulant ordonner ce chaos se transforment très vite en ‘glissatos’ colorés qui se déchirent comme de vieux tissus usés. La dynamique du fond dont on a un peu oublié l’importance transparait alors par endroits. Les superpositions de ces tonalités de contrastes qui occupent beaucoup l’œil et l’esprit dérivent par là même vers des paysages plus lointains soulignés par des éclats de lumière mystérieux venant aussi du fond du tableau.
Le récit ne s’arrête jamais parce que les formes d’empreintes se répètent toujours à des échelles variées et notre rapport à l’espace se fait multiple, incertain, sans attaches et mouvant.