La série des bouleaux a été peinte après le premier tableau qui est une vue lointaine représentant un espace saturé comme j'aime en peindre. C'est un petit bois que l'on voit au loin sur la route de Paris, isolé au milieu des champs de labour, une espèce de vestige des grandes forêts qui s'étendaient il y a fort longtemps aux confins de l'Île de France.

J'avais envie d'entrer dans ce bois, dans cet univers à la fois abstrait et quelque peu lyrique, où la matière de l’arbre au premier plan domine par sa présence et sa constitution, où la lumière concentrée sur les troncs des arbres atténue les détails et nous renvoie à nous-mêmes et où des paysages de sous-bois suggérés et mystérieux laissent deviner un peu de ciel, un peu d'ailleurs inaccessible.

L'ensemble tente de recréer l'oppression qui nous assaille, faite d'inquiétude d'être observé et de doute à trouver une issue dans l'enchevêtrement de la nature lorsque l'on s'enfonce au cœur d'un bois.

Le tout constitue une promenade au bois de bouleaux qui me rappelle les heures passées en solitaire dans les bois, lorsque j'étais adolescent.