Sous-bois, espace onirique et d'aventures. Espace mythologique, ensorcelé.
Entre-lumières, le ciel y disparaît, presque.
Il n'y a plus d'orientation. Plus de nord sans lire les indices; affaire de culture.
Sous le houppier la lumière filtrée, parfois lueur, bleuit les taillis entre les arbres.
Domaine animal, de l'insecte rampant, de la litière décomposée, de l'humus odorant.
Craquent sous les pas des choses mortes et sèches.
Il faut marquer l'arrêt.
Écouter. Sentir, mettre à terre un genou, suivre de l'œil la fouille du sanglier, le dessin
d'un sabot, l'emprunte d'un passage.
Ramasser une plume, la mettre à son chapeau
Regarder la mousse et le lichen délicat.
Être petit et regarder longtemps la pousse faire son chemin.
Percer l'enchevêtré, découvrir un terrier.
S'étendre, se retourner et voir le scintillement entre feuilles et branchages.
Laissez la forêt pénétrer notre cœur,
La laisser descendre jusqu'à l'âme, envahir nos vaisseaux, nos veines et nos artères.
La laisser suspendre le temps, la laisser transformer notre être jusqu'à n'être plus qu'une
feuille qui tombe. Lentement et sans bruit.